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ou inévitable ?
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Après un bref bonjour le professeur principal continua sa litanie.
– Manou : passera – Nuger, douteux – Olgrin, aucun effort ; Papoin, aucune attention – Hernandez, n’arrête pas de dessiner pendant tous les cours ; Julian assez bien décision au troisième trimestre…
Soudain le dernier arrivé explosa.
– C’est intolérable ! Vous prenez un enfant, vous le notez, le rejetez de la société. A notre époque on ne devrait plus noter !
Tous les enseignants réprouvèrent cette analyse ;
qui en levant les yeux, qui en haussant les épaules, qui par des paroles sèches ou moqueuses.
Ne pouvant plus tenir devant ces débordements, je me surpris à élever calmement la voix.
- Mais enfin, Monsieur, tout système a besoin d’évaluation à différents moments précis !
Le problème est plutôt, et surtout, les conditions dans lesquelles s’effectue cette évaluation…L’état d’esprit avec lequel on l’attribue et les multiplications de ses fréquences afin d’ouvrir un maximum de nouvelles chances, puis de passerelles au cours d’une vie.
Une note,
d’une part doit être aussi juste que possible (ni favoritisme, ni brimade)
et d’autre part être interprétée comme une appréciation à un moment donné et non comme un jugement définitif d’une valeur absolue à l’encontre d’un être humain…
ce qui, je le reconnais, est trop souvent le cas.
Les enfants, de même que les adultes, évoluent différemment et par paliers…
selon leur personnalité, les conditions privées, scolaires et sociales dans lesquelles ils sont contraints de vivre.
Donc,
non les parents s’ils tremblent, et c’est heureux, de voir leurs enfants non appréciés, et des répercussions d’une notation, par voie de conséquence, d’une sélection
(par des moyens techniques et humains, donc susceptibles d’erreurs)
ne peuvent pas la refuser.
Ils doivent simplement réfléchir avec les enseignants, au titre de co-éducateurs
(eux permanents, les autres passagers)
et participer, s’ils sont disponibles
(les autres n’ont pas à se culpabiliser)
à l’élaboration de mesures anti-échecs…
N‘est-ce pas pour cela que nous sommes ici ?
- Oui, mais les enseignants s’instaurent en Juges suprêmes alors qu’ils ne sont pas exempt de subjectivités, de tares…
– Nous sommes tous imparfaits !
(A suivre)
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